Là-haut, ailleurs et ici-bas le firmament à proprement parler
dans les travaux de Jean Clareboudt (suite)
...A
la différence de tant d'artistes qui s'empressent d'imposer une marque
de fabrique, Jean Clareboudt n'a pas refusé les avatars de sa recherche,
il ne s'est pas privé non plus de techniques et d'interventions variées,
mais sans goût aucun de l'éclectisme: sa préoccupation
est partout la même, car l'espace est son empire. Après avoir
travaillé au sol (pour y marquer des parcours, y suivre des traces)
après avoir affronté le mur et sa verticalité, en y faisant
jouer des surfaces suspendues entre l'évidence et l'effacement des
passages entre elles, Jean Clareboudt nous a montré récemment
un autre lieu que le regard attire, même s'il s'en détourne le
plus souvent: les plafonds, qui rappellent la voûte céleste aux
lois de la pesanteur. Mais sol et ciel se répondent, planchers et plafond
sont miroirs opaques entre eux: c'est dans leur "entre- deux" que
Clareboubt nous invite à circuler, à méditer surtout.
C'est un ciel en quelque sorte déposé que nous montre ici-bas
un art purement plastique - un ciel qui nest plus peuplé de figures,
et que semble avoir déserté toute métaphore, au profit
d'un geste cernant le cercle ou découpant la quadrature...
Derrière ces disques métalliques jouant avec la lumière
dans laquelle ils s'inclinent légèrement, au-delà du
bleu d'Egypte ou du noir de Chine qui tournent autour d'un axe, et malgré
leur "ombre portée" jusque sur le sol Clareboudt nous donne
à voir tout un arrière-plan, où croyant voyager au loin
nous revenons sur nos pas pour laisser une empreinte volage: comme la fleur
de farine, le présent est enfin réduit à sa plus simple
expression.
Gérard Macé
né en 1944 à Lyon, France.
Vivait à Paris et à Pierre Percée, Chapelle Basse Mer (Loire Atlantique). Décédé en Turquie le 7 avril 1997.